Antibactérie…
Antibactériennes 
Inhibiteurs de la fonction de l'ADN
L'acide désoxyribonucléique (ADN) sert de matrice pour la synthèse des acides ribonucléiques (ARN). Les ARN gouvernent la synthèse de protéines et permettent ainsi la croissance cellulaire. Une néo-synthèse d'ADN est la condition d'une division cellulaire. Les substances qui inhibent la lecture de l'information génomique au niveau de la matrice d'ADN, perturbent le centre de contrôle du métabolisme cellulaire. Les substances décrites ci-dessous conviennent comme substances antibactériennes car elles ne touchent pas les cellules humaines.
Inhibiteurs de la gyrase
L'enzyme gyrase (topoisomérase II) permet d'introduire de façon ordonnée un chromosome bactérien long d'environ 1 000 μm dans une cellule bactérienne longue d'environ 1 μm. Dans le filament chromosomique se trouvent les deux brins d'ADN enroulés en une double hélice. Le filament chromosomique de son côté est arrangé en spirales dont la longueur peut être diminuée en augmentant le degré d'enroulement. La gyrase effectue cette torsion comme il est montre dans le schéma en ouvrant et fermant l'hélice, sans qu'il soit nécessaire de faire tourner l'ensemble de la boucle.
Les dérivés de la 4-quinolone avec une fonction acide en 3 (voir dans la formule la partie colorée en vert) sont des inhibiteurs de la gyrase bactérienne. Ils semblent empêcher la fermeture du brin ouvert et ont de ce fait, une action bactéricide. Ces agents chimiothérapeutiques sont absorbés après prise orale. Le produit le plus ancien (acide nalidixique) agit seulement sur les bactéries Gram- et n'atteint une concentration active que dans l'urine ; il sert au traitement des infections des voies urinaires. La norfloxacine présente un spectre plus large. L'ofloxacine, la ciprofloxacine, l'énoxacine atteignent par ailleurs des concentrations actives dans l'organisme et seront utilisées également contre les infections des organes internes.
Les effets secondaires sont en dehors de troubles digestifs ou d'allergie, des altérations particulières du système nerveux (par ex. hallucinations, confusion et crampes). A cause d'altérations des cellules des cartilages au niveau des épiphyses et des articulations chez les animaux de laboratoire, les inhibiteurs de la gyrase ne doivent pas être utilisés durant la grossesse, l'allaitement et durant la croissance.
Les dérivés du nitro-imidazole par ex. le métronidazole, altèrent l'ADN en formant des complexes avec un brin ou en le cassant. Ceci se produit chez les anaérobies stricts, c'est-à-dire des bactéries se développant en l'absence d'oxygène. Dans ces conditions a lieu une transformation en un métabolite réactif (par ex. hydroxylamine, voir sur la figure) qui attaque l'ADN. L'effet est bactéricide. C'est au même mécanisme qu'est due l'action cytotoxique sur le protozoaire Trichomonas vaginalis (responsable d'inflammation du vagin et de l'urètre) et Entamoebia histolytica (responsable d'inflammation du gros intestin, dysenterie amibienne, et d'abcès hépatiques). Le métronidazole est bien absorbé après prise orale ; il peut être administré en injection intraveineuse ou localement (ovules vaginaux). En raison de la crainte d'altérations génétiques, d'effets cancérigènes ou tératogènes également chez l'homme, le métronidazole ne doit, si possible, pas être administré pour une période supérieure à 10 jours et pendant la grossesse ou l'allaitement. Le tinidawle doit être considéré comme le métronidazole.
La rifampicine inhibe chez les bactéries l'enzyme qui assemble les ARN copies de la matrice d'ADN (transcription) : ARN polymérase - ADN dépendante. La rifampicine a une action bactéricide. Sont touchées à côté des mycobactéries (tuberculose, lèpre) de nombreuses bactéries Gram+ ou Gran-. La rifampicine est bien absorbée après administration orale. En raison du risque de développement d'une résistance lors d'utilisation fréquente, elle sert seulement au traitement de la tuberculose et de la lèpre.
La rifampicine est contre-indiquée dans le premier trimestre de la grossesse et durant l'allaitement.
La rifabutine, en principe comparable à la rifampicine, peut cependant être encore active en cas de résistance à celle-ci.