Hormones
Hormones 
Androgènes, anabolisants, antiandrogènes
Les androgènes sont les molécules « faisant l'homme ». L'hormone sexuelle propre à l'homme est le stéroïde testostérone (T) provenant des cellules de Leydig, cellules interstitielles des testicules. La sécrétion de T est stimulée par la LH hypophysaire (hormone lutéinisante) dont la libération est elle-même activée par la sécrétion pulsatile de la GnRH hypothalamique (gonadoréline). La T inhibe en un rétrocontrôle négatif les hormones hypothalamo-hypophysaires. Dans quelques tissus, par ex. la prostate, la T sera réduite en dihydrotestostérone qui se lie avec une affinité plus élevée aux récepteurs des androgènes. La dégradation se produit rapidement dans le foie (t1/2 plasmatique environ 15 min) pour donner entre autres l'androstérone, éliminée par le rein sous forme de produits conjugués (17 céto-stéroides). En raison du métabolisme hépatique très rapide, T ne convient pas pour une prise orale ; elle serait certes absorbée mais aussi éliminée presque complètement de façon présystémique.
Dérivés de la testostérone à usage thérapeutique
Les esters pour dépôt i.m. sont le proprionate et Vheptanoate (énantate) de testostérone. Ces esters sont injectés par voie intramusculaire en solution dans l'huile. Après diffusion, les estérases libèrent rapidement la forme acide — T. En même temps que le caractère lipophile, la tendance de l'ester à persister au niveau du dépôt s'accroît ; la durée d'action augmente. L'undécanoate de T peut être utilisé par voie orale. En raison de la nature d'acide gras de l'acide undécanoïque, l'ester se retrouve dans la lymphe après l'absorption et de là dans la circulation en passant par le canal thoracique et en évitant le foie. La 17-a-méthyltestostérone est active par voie orale grâce à une stabilité métabolique accrue. En raison de la toxicité hépatique des androgènes alkylés en 17 (cholestase, tumeur) leur administration doit cependant être évitée.
La mestérolone, active par voie orale, est la 1-a-méthyldihydrotestostérone.
Indication
Substitution en cas d'insuffisance de la production endogène de T : esters de T en injection dépôt.
Pour stimuler la spermatogenèse lors d'une carence en gonadotrophine (LH, FSH), on utilise des injections avec HMG et HCG. HMG, gonadotrophine de femme ménopausée, provient de l'urine de femmes après l'entrée en ménopause qui est riche en FSH. L'HCG, la gonadotrophine chorionique humaine, est extraite de l'urine de femmes enceintes et agit comme la LH.
Anabolisants
Ce sont des dérivés de la testostérone (ex. clostebol, méténolone, nandrolone, stanozolol) qui sont utilisés chez des malades gravement atteints en raison de leurs effets bénéfiques sur la synthèse protéique (possibilité d'usage abusif chez les sportifs). Ils agissent via la stimulation des récepteurs des androgènes et possèdent donc également des effets androgéniques (ex. virilisation de l'aspect chez la femme).
L'antiandrogène cyprotérone est un antagoniste compétitif de la T. Il agit en plus comme un progestatif, dans la mesure où il diminue la sécrétion de gonadotrophines, Indication : chez l'homme, calme la libido en cas de sexualité exacerbée, carcinome de la prostate.
Chez la femme : traitement de manifestations virilisantes, avec le cas échéant utilisation de l'effet contraceptif important.
Le flutamide est un antagoniste du récepteur des androgènes à la structure différente et qui ne présente aucune activité contraceptive.
Le finastéride inhibe la 5 a réductase qui catalyse la formation de la dihydrotestostérone (DHT) à partir de la T. La stimulation androgénique sera donc réduite dans les tissus où la DHT est la forme active (ex. la prostate). Les tissus et les fonctions contrôlées par la T ne seront pas ou à peine affectés, par ex. les muscles squelettiques, le rétrocontrôle négatif de la sécrétion de gonadotrophines et la libido. Le finastéride pourra être utilisé dans un cas d'hyperplasie bénigne, pour réduire la taille de la glande et faciliter la miction.