Antibactérie…
Antibactériennes 
Médicaments contre les infections bactériennes
Si les bactéries traversent les barrières cutanées ou muqueuses et pénètrent dans l'organisme, on obtient alors une infection bactérienne. L'organisme est souvent capable d'éliminer les bactéries par l'intermédiaire d'une réaction du système immunitaire, sans que des symptômes de maladie se manifestent. Lorsque les bactéries se multiplient plus vite que les défenses de l'organisme ne peuvent les détruire, se déclenche une maladie infectieuse accompagnée de signes inflammatoires, par ex. infection purulente d'une écorchure, ou infection des voies urinaires. Pour le traitement de ces infections, il faut des susbtances qui affectent les bactéries et empêchent donc leur multiplication ultérieure mais qui cependant ne touchent pas les cellules de l'organisme.
En termes de nomenclature, les antibiotiques sont produits par des micro-organismes (bactéries, champignons) et sont dirigés « contre la vie » des bactéries mais aussi des champignons ou des cellules humaines. Les agents chémothérapeutiques proviennent d'une synthèse chimique. Cette distinction n'est aujourd'hui plus utilisée dans le langage courant.
Une atteinte spécifique des bactéries sera en général possible lorsqu'une substance agit sur une voie métabolique caractéristique des bactéries, qui n'existe pas dans les cellules humaines. Ceci est particulièrement net pour les inhibiteurs de synthèse de la paroi, car les cellules humaines ne possèdent pas de paroi.
Dans les pages suivantes, il ne sera pas fait mention de la polymyxine et de la tyrothricine. Ces antibiotiques polypeptidiques augmentent la perméabilité de la membrane cellulaire. En raison de leur mauvaise tolérance, ils seront utilisés chez l'homme uniquement en application locale.
Le résultat de l'action des substances antibactériennes peut être étudié m vitro. Les bactéries se multiplient dans des conditions contrôlées sur un milieu nutritif. Si ce milieu nutritif contient une substance anti-bactérienne, il faut distinguer deux effets :
- les bactéries sont tuées : effet bactéricide ;
- les bactéries survivent mais ne se multiplient plus, effet bactériostatique.
Même si des variations peuvent se produire dans les conditions thérapeutiques, les différentes substances peuvent être classées selon leur principe d'action
Si la multiplication bactérienne persiste sous l'action d'une substance antibactérienne, on a affaire à un phénomène de résistance des bactéries. Ces phénomènes peuvent reposer sur le fait qu'une souche de bactéries en raison de son métabolisme propre, est naturellement insensible à la substance (résistance naturelle). Selon qu'une substance est capable d'atteindre seulement un petit nombre ou bien de très nombreuses espèces bactériennes, on parlera donc d'un antibiotique à spectre étroit (par ex. pénicilline G) ou bien à spectre large (ex. tétracycline). Des souches bactériennes sensibles au début peuvent devenir résistantes sous l'influence de substances antibiotiques (résistance acquise). Une modification au hasard du patrimoine héréditaire (mutation) donne naissance à une bactérie résistante. Sous l'influence de la molécule, les autres bactéries meurent, tandis que le mutant qui n'est pas touché se multiplie. L'apparition d'une souche bactérienne à la résistance acquise augmente avec la fréquence d'utilisation d'un antibiotique (par ex. germes résistants dans les cliniques).
La résistance est également transmissible dans la mesure où l'ADN, dans lequel la résistance est inscrite (encore appelée plasmide de résistance), peut être transféré à d'autres bactéries.